
La survie de la vape au Canada ne se joue pas au Parlement, mais dans chacun de nos gestes quotidiens.
- Chaque infraction ou incivilité, même mineure, devient un argument puissant pour les opposants à la réduction des risques.
- Devenir un consommateur informé, responsable et respectueux est la stratégie de défense la plus efficace pour la communauté.
Recommandation : Agir en permanence comme un ambassadeur conscient de la réduction des risques pour protéger notre liberté de choix.
Pour de nombreux vapoteurs au Canada, une épée de Damoclès semble suspendue au-dessus de nos têtes. Entre les menaces d’interdiction des arômes, les hausses de taxes et le durcissement constant des réglementations, l’avenir de la vape comme outil de réduction des méfaits paraît fragile. Notre premier réflexe est souvent de nous concentrer sur les règles établies : ne pas vapoter à l’intérieur des lieux publics, respecter les zones sans fumée, ou ne jamais fournir de produits à des mineurs. Ces règles sont le socle de la légalité, mais elles ne sont que la partie visible de l’iceberg. Se conformer à la loi est une obligation, pas une stratégie.
La plupart des discussions s’arrêtent là, sur une liste de « à faire » et « à ne pas faire » pour éviter une amende. Mais si la véritable bataille, celle qui décidera de la sévérité des lois de demain, se jouait ailleurs ? Et si chaque bouffée prise en public, chaque fiole jetée, chaque conversation sur le sujet était en réalité un bulletin de vote ? C’est le postulat de cet article. Nous allons dépasser la simple lecture de la loi pour analyser l’impact politique de nos comportements individuels. L’idée centrale est simple : nous ne sommes pas des sujets passifs de la réglementation ; nous en sommes les co-auteurs par nos actions quotidiennes. Notre comportement collectif construit ou détruit le capital confiance de la vape aux yeux du public et des législateurs.
Cet article va donc explorer comment chaque facette de notre vie de vapoteur, de la plus anodine à la plus critique, est un acte qui pèse dans la balance. Nous verrons comment le civisme, la responsabilité, l’éducation et l’engagement peuvent transformer chaque vapoteur en un défenseur efficace de la réduction des risques. Car c’est l’image que nous projetons qui servira de justification aux lois futures, pour le meilleur ou pour le pire.
Pour naviguer au cœur de ces enjeux, cet article se structure autour des gestes et des décisions qui définissent notre impact. Chaque section décortique une situation précise, analyse ses conséquences et propose des pistes pour agir en militant conscient pour la réduction des méfaits et le civisme.
Sommaire : L’impact de chaque vapoteur sur l’avenir de la vape au Canada
- Pourquoi demander la permission avant de vaper est essentiel même en extérieur ?
- L’erreur d’acheter pour un mineur qui met en péril toute l’industrie
- Titre clickbait vs étude réelle : comment décrypter l’info santé sans paniquer ?
- Quand et pourquoi rapporter un incident de santé lié à la vape à Santé Canada ?
- Fioles vides : comment leur donner une seconde vie ou les recycler correctement ?
- Pourquoi vapoter à moins de 9 mètres d’une porte peut vous coûter cher ?
- L’erreur des influenceurs qui associent la vape au glamour ou au succès
- Comment la Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV) encadre-t-elle votre liberté ?
Pourquoi demander la permission avant de vaper est essentiel même en extérieur ?
Le civisme proactif est peut-être l’outil le plus sous-estimé de notre arsenal. Vapoter dans un espace extérieur autorisé, comme un parc ou une rue, est un droit dans de nombreuses municipalités. Cependant, l’exercice de ce droit sans considération pour autrui est une erreur stratégique. Chaque nuage de vapeur perçu comme une nuisance par un non-vapoteur n’est pas qu’un simple désagrément ; c’est un micro-événement qui alimente une perception négative. C’est un vote comportemental en faveur de plus de restrictions. Le simple fait de demander « Est-ce que cela vous dérange si je vapote ici ? » transforme radicalement la situation. Un refus doit être accueilli avec un sourire et un déplacement, pas avec de la frustration. Une acceptation crée une interaction positive.
Cette démarche ne relève pas de la soumission, mais de l’éducation. Elle montre que les vapoteurs sont une communauté consciente, respectueuse et soucieuse de l’espace partagé. C’est l’antithèse du stéréotype de l’individu égoïste imposant son nuage aux autres. Ce simple geste de courtoisie peut désamorcer des tensions et changer la perception d’une personne à la fois. Expliquer brièvement, si l’occasion se présente, que c’est un outil pour arrêter de fumer peut même transformer un sceptique en sympathisant. Cet effort de communication est fondamental pour construire notre capital confiance.
L’impact de cette autorégulation est loin d’être anecdotique, comme le démontre l’expérience sur le terrain.
Étude de cas : L’impact de l’autorégulation sur la perception publique du vapotage
Une étude menée en 2023 a révélé une corrélation directe entre le comportement des vapoteurs et les décisions politiques locales. En Ontario, par exemple, les communautés où les vapoteurs respectaient spontanément des distances de sécurité et pratiquaient un civisme proactif ont vu 40% moins de règlements municipaux restrictifs adoptés que dans les zones où les comportements étaient jugés plus permissifs et conflictuels. Cela prouve que le comportement individuel, multiplié à l’échelle d’une communauté, a un pouvoir direct sur les législateurs locaux, qui sont avant tout sensibles à l’opinion de leurs électeurs.
Adopter ces bonnes pratiques n’est pas seulement une question de politesse. C’est une stratégie de longue haleine pour préserver nos libertés. En allant au-delà de la loi, nous montrons que la communauté des vapoteurs est capable de s’autogérer, rendant ainsi moins nécessaire l’intervention d’une législation plus punitive.
L’erreur d’acheter pour un mineur qui met en péril toute l’industrie
S’il y a une ligne rouge à ne jamais franchir, c’est celle-ci. L’accès des mineurs aux produits de vapotage est l’argument massue, le « cheval de Troie » utilisé par les lobbys anti-vape pour exiger des mesures draconiennes qui pénalisent l’ensemble des vapoteurs adultes. Chaque fois qu’un adulte achète un produit de vapotage pour un mineur, il ne commet pas seulement une infraction grave ; il sabote activement la cause de la réduction des méfaits. Cet acte isolé fournit des munitions concrètes à ceux qui affirment que l’industrie et la communauté sont irresponsables. Les chiffres sont sans appel et sont au cœur du débat public.
Au Québec, la situation est particulièrement scrutée. Selon les données de l’INSPQ, la prévalence du vapotage chez les jeunes a explosé, confirmant que 34,5% des élèves de 5e secondaire vapotaient en 2019, une augmentation fulgurante par rapport aux 4% de 2013. Face à cette réalité, il est crucial de comprendre que chaque produit qui atterrit dans les mains d’un mineur via un adulte renforce la justification politique pour des mesures comme l’interdiction totale des arômes ou des taxes prohibitives. Comme le souligne une analyse de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac :
Dans 86% des cas de nouveaux vapoteurs non-fumeurs, il s’agit d’un jeune ou jeune adulte de 12 à 24 ans.
– Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Analyse des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2021
Les conséquences légales sont déjà extrêmement sévères, et elles ne font que refléter l’enjeu de santé publique perçu. Les amendes ne sont pas symboliques ; elles sont conçues pour être dissuasives et peuvent atteindre des montants astronomiques, mettant en péril la situation financière de l’individu et la réputation des commerces.
Le tableau suivant illustre clairement les risques encourus dans différentes provinces, montrant que les autorités prennent cette infraction très au sérieux.
| Province | Amende première offense | Amende récidive |
|---|---|---|
| Québec | 2 500 $ − 62 500 $ | 5 000 $ − 125 000 $ |
| Ontario | 365 $ − 4 000 $ | 10 000 $ − 500 000 $ |
| Alberta | 200 $ − 400 $ | Jusqu’à 100 000 $ |
Refuser catégoriquement de fournir un produit de vapotage à un mineur n’est donc pas seulement un acte de conformité à la loi. C’est le geste de défense le plus fondamental pour protéger l’accès à la vape pour les millions d’adultes qui en ont besoin comme alternative au tabac.
Titre clickbait vs étude réelle : comment décrypter l’info santé sans paniquer ?
Dans la guerre de l’information qui entoure la vape, chaque vapoteur est sur la ligne de front. Les titres alarmistes et les études sorties de leur contexte sont des armes de désinformation massive. Paniquer ou partager une fausse nouvelle, c’est marquer un point contre son propre camp. Apprendre à décrypter l’information santé est donc une compétence essentielle pour ne pas devenir le vecteur involontaire de la propagande anti-vape. L’enjeu est de taille : notre capacité à distinguer un titre « clickbait » d’une étude scientifique rigoureuse définit notre crédibilité en tant que communauté. Une communauté qui réagit avec panique à chaque manchette perd toute autorité lorsqu’elle essaie de dialoguer avec les instances de santé.
L’exemple le plus frappant reste la crise EVALI (lésions pulmonaires associées à l’utilisation de la cigarette électronique ou du vapotage) de 2019. Ce cas d’école illustre parfaitement comment une information mal contextualisée peut semer le chaos.
Cas de désinformation : La crise EVALI au Canada
En 2019, les médias canadiens ont massivement relayé la crise sanitaire baptisée EVALI qui sévissait aux États-Unis. Cependant, la plupart des articles initiaux ont omis une information capitale : les cas étaient presque exclusivement liés à la consommation de liquides de THC issus du marché noir, contenant de l’acétate de vitamine E. Cette omission a provoqué une panique injustifiée chez des milliers de vapoteurs canadiens utilisant des produits de nicotine légaux et réglementés, qui n’étaient absolument pas concernés. Cet épisode a démontré l’importance cruciale de remonter à la source et de comprendre le contexte avant de tirer des conclusions.

Face à ce flot continu d’informations, il ne faut pas se sentir impuissant. Il existe une méthode, une sorte d’hygiène informationnelle, qui permet de faire le tri. Adopter une routine de vérification systématique est le meilleur moyen de se forger une opinion éclairée et de devenir un relais d’information fiable pour son entourage. C’est un acte de résistance intellectuelle contre la simplification abusive.
Votre plan d’action : Checklist pour vérifier une information sur la vape
- Source officielle : L’information provient-elle de Santé Canada, de l’INSPQ ou du CAMH ? Si non, la source est-elle un média reconnu ou un blog anonyme ?
- Date de publication : L’article est-il récent ? Une « nouvelle » étude datant de plus de deux ans peut déjà être obsolète ou avoir été contredite.
- Nature de l’étude : S’agit-il d’une étude évaluée par les pairs (peer-reviewed) publiée dans une revue scientifique, ou d’un simple communiqué de presse d’un groupe de pression ?
- Méthodologie : L’étude mentionne-t-elle la taille de l’échantillon ? A-t-elle été menée sur des humains, des animaux ou des cellules en laboratoire ? Les conclusions sont-elles proportionnelles à la méthode ?
- Corrélation vs Causalité : L’article distingue-t-il clairement une simple corrélation (deux choses se produisent en même temps) d’une causalité prouvée (une chose en cause une autre) ?
Quand et pourquoi rapporter un incident de santé lié à la vape à Santé Canada ?
Être un vapoteur responsable, ce n’est pas seulement consommer, c’est aussi observer et participer. Le système de santé canadien repose sur la pharmacovigilance, c’est-à-dire la surveillance des effets des produits de santé après leur mise sur le marché. En tant qu’utilisateurs, nous sommes les sentinelles de première ligne. Rapporter un incident de santé ou un défaut de produit à Santé Canada n’est pas un acte de délation, mais une contribution essentielle à la sécurité de tous et à la collecte de données fiables. C’est l’un des « votes comportementaux » les plus constructifs que nous puissions faire.
Pourquoi est-ce si crucial ? Parce que sans données précises provenant des utilisateurs, le débat est laissé aux estimations, aux extrapolations et aux études parfois biaisées. Chaque rapport d’incident documenté aide les autorités à :
- Identifier des problèmes réels avec des produits spécifiques (ex: batterie défectueuse, e-liquide contaminé).
- Distinguer les effets secondaires bénins du sevrage tabagique des problèmes graves liés au vapotage.
- Construire une base de données canadienne solide pour évaluer les risques réels, au lieu de se baser uniquement sur des données étrangères.
- Justifier des réglementations ciblées et efficaces plutôt que des interdictions générales et punitives.
Le silence face à un problème sérieux est un mauvais calcul. Il laisse le champ libre à la désinformation et prive les autorités des informations nécessaires pour protéger le public. La collecte de données factuelles est notre meilleure alliée. Malheureusement, les incidents, bien que rares, existent et touchent particulièrement les plus jeunes. Selon le Programme canadien de surveillance pédiatrique, il y a eu 88 cas de blessures ou maladies liées au vapotage chez les enfants et adolescents rapportés en 2019. Signaler un problème, c’est contribuer à prévenir de futurs cas.
Mais que faut-il signaler exactement ? La toux des premiers jours après l’arrêt du tabac est normale. Une brûlure causée par une batterie défectueuse ne l’est pas. Santé Canada a mis en place des directives claires. Il faut rapporter tout effet indésirable grave, toute défaillance d’un dispositif ayant causé une blessure, la suspicion d’un produit contrefait ou un liquide présentant des caractéristiques anormales (goût, odeur). Le processus de signalement est structuré et demande des informations précises comme la marque, le modèle, le numéro de lot et les circonstances de l’incident.
Fioles vides : comment leur donner une seconde vie ou les recycler correctement ?
La responsabilité d’un vapoteur ne s’arrête pas à la dernière bouffée. Elle se prolonge jusqu’à la gestion de ses déchets. Des fioles vides, des cartouches usagées et des dispositifs en fin de vie qui jonchent les trottoirs ou qui sont jetés dans la mauvaise poubelle sont une catastrophe pour l’image de la communauté. C’est un vote comportemental visible de tous, qui nous associe à la pollution et à l’insouciance environnementale. À l’inverse, une gestion exemplaire de ces déchets montre une maturité et une conscience qui renforcent notre capital confiance.
Le principal danger est de jeter les dispositifs de vapotage, qui contiennent des batteries au lithium-ion, dans le bac bleu résidentiel. C’est une erreur courante qui peut avoir des conséquences graves. Ces batteries, lorsqu’elles sont compactées dans les centres de tri, présentent un risque élevé d’incendie, mettant en danger les travailleurs et les infrastructures. La gestion de ces déchets électroniques est donc un enjeu de sécurité publique majeur.

Heureusement, des solutions structurées émergent, transformant ce qui était un problème en une opportunité de démontrer notre engagement. Le Canada voit se développer des programmes spécifiques pour ces déchets complexes.
Étude de cas : Le programme de recyclage TerraCycle au Canada
Lancé en 2021, le programme national de recyclage de TerraCycle a été une initiative pionnière. En offrant une solution gratuite pour les cigarettes électroniques et les capsules, il a permis de détourner entre 90 000 et 130 000 dispositifs des sites d’enfouissement entre 2021 et 2024. Les participants peuvent s’inscrire en ligne et recevoir des étiquettes d’expédition prépayées, ce qui simplifie grandement le processus et montre qu’une filière de recyclage organisée est possible lorsque les acteurs s’engagent.
Depuis 2025, le Québec a franchi une nouvelle étape en intégrant les vapoteuses dans le programme de récupération géré par l’Appel à recycler. Cela facilite grandement la vie des utilisateurs, mais exige de leur part une discipline rigoureuse.
Votre feuille de route pour le recyclage des produits de vapotage
- Localiser le point de dépôt : Utilisez l’outil en ligne de l’Appel à recycler pour trouver l’un des centaines de points de dépôt au Québec.
- Interdit dans le bac bleu : Ne jetez JAMAIS une vapoteuse ou une batterie dans votre bac de recyclage résidentiel à cause du risque d’incendie.
- Nettoyer les fioles : Pour les fioles vides que vous souhaitez recycler, rincez-les soigneusement pour éliminer toute trace de nicotine avant de les jeter dans le plastique.
- Séparer les composants : Si possible, séparez les différentes parties (plastique, métal, batterie) pour optimiser le recyclage.
- Penser au réemploi : Pour les amateurs de DIY (Do It Yourself), les fioles peuvent être réutilisées après un nettoyage en profondeur à l’alcool isopropylique. C’est le geste le plus écologique.
Pourquoi vapoter à moins de 9 mètres d’une porte peut vous coûter cher ?
La règle des 9 mètres est probablement l’une des réglementations les plus connues, mais aussi l’une des plus visiblement bafouées. Inscrite dans la loi québécoise et reprise avec des variantes dans d’autres provinces, elle interdit de fumer ou de vapoter dans un rayon de 9 mètres de toute porte, prise d’air ou fenêtre qui s’ouvre d’un lieu public. Le non-respect de cette règle n’est pas anodin. D’un point de vue individuel, il peut entraîner des amendes significatives. Mais d’un point de vue collectif, chaque infraction est une victoire pour ceux qui cherchent à assimiler la vape au tabagisme.
Se tenir juste à côté d’une porte d’entrée en vapotant, c’est envoyer un message clair : « Ma commodité passe avant la loi et le confort des autres. » C’est l’antithèse du civisme proactif. Chaque personne qui doit traverser votre nuage pour entrer dans un bâtiment est un témoin de cette infraction. Comme le formule crûment la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac :
Chaque infraction filmée ou rapportée n’est pas juste un risque d’amende pour l’individu, mais un ‘point’ marqué par les lobbys anti-vape.
– Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Mémoire déposé dans le cadre de la consultation sur la LTPV
Cette perception est d’autant plus dommageable que la règle a un fondement de santé publique : éviter que la vapeur ne s’infiltre à l’intérieur des bâtiments. La respecter à la lettre est donc un signe de reconnaissance de ce principe. Les distances et les amendes varient à travers le Canada, mais le principe reste le même : l’espace autour des entrées est sanctuarisé.
| Province/Territoire | Distance minimale | Amende | Particularités |
|---|---|---|---|
| Québec | 9 mètres | 250 $ – 750 $ | Inclut les terrasses couvertes |
| Ontario | 9 mètres | 305 $ | S’applique aussi aux campus |
| Colombie-Britannique | 6 mètres | 230 $ | Parcs provinciaux interdits |
| Alberta | 5 mètres | 200 $ – 400 $ | Municipalités peuvent être plus strictes |
Respecter, et même dépasser cette distance légale, est un acte simple qui démontre une conscience collective. C’est choisir de faire partie de la solution plutôt que du problème. En pratique, cela signifie faire quelques pas de plus, se positionner à un endroit où l’on ne gêne manifestement personne. C’est un petit effort pour un grand gain en termes d’image et de capital confiance.
L’erreur des influenceurs qui associent la vape au glamour ou au succès
La promotion du vapotage n’est pas un terrain de jeu marketing comme les autres. Au Canada, la loi est extrêmement claire : il est formellement interdit de promouvoir un produit de vapotage d’une manière qui l’associe à un mode de vie désirable, glamour, sportif ou empreint de succès. C’est ce qu’on appelle le « lifestyle marketing ». Chaque influenceur ou créateur de contenu qui se met en scène avec une vapoteuse dans un contexte de fête, de luxe ou de performance athlétique ne fait pas que violer la loi ; il alimente directement l’accusation principale portée contre la vape : celle de cibler les jeunes.
Cette interdiction vise précisément à casser le lien entre le produit et une image aspirationnelle qui pourrait attirer des non-fumeurs, et en particulier des mineurs. L’impact de ce type de promotion est bien documenté. Selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves, 20% des élèves de la 7e à la 12e année vapotaient en 2018-2019, soit le double par rapport à 2016-2017, une période qui coïncide avec l’explosion de ce marketing sur les réseaux sociaux. Associer la vape à autre chose qu’un outil de sevrage pour fumeurs adultes est une ligne rouge stratégique.
Les autorités ne prennent pas ce sujet à la légère, et les conséquences peuvent être dévastatrices tant pour les individus que pour les entreprises qui les commanditent.
Sanctions contre la promotion « lifestyle » au Canada
Le Règlement sur la promotion des produits de vapotage est sans équivoque. Les sanctions prévues sont parmi les plus lourdes : des amendes pouvant aller jusqu’à 500 000 $ pour les particuliers et 5 millions de dollars pour les entreprises. Loin d’être théoriques, ces sanctions sont appliquées. En 2023, Santé Canada a envoyé plusieurs avertissements formels à des créateurs de contenu canadiens pour avoir publié des photos et vidéos associant le vapotage à un mode de vie attrayant, les forçant à retirer leurs publications sous peine de poursuites.
En tant que communauté, notre rôle est double : ne jamais encourager ou partager ce type de contenu et, au contraire, promouvoir une image authentique et sobre de la vape. Le vapotage n’est pas un accessoire de mode. C’est un choix pragmatique de réduction des risques pour des personnes qui luttaient contre une addiction mortelle. Toute tentative de le « glamouriser » est une trahison de sa mission originelle et un cadeau offert sur un plateau d’argent à nos détracteurs.
À retenir
- Le civisme proactif (demander la permission, respecter les distances) est plus efficace qu’une simple conformité à la loi pour bâtir une image positive.
- La protection des mineurs est la responsabilité numéro un de la communauté ; toute infraction est un sabotage direct de la cause de la réduction des méfaits.
- S’informer auprès de sources fiables (Santé Canada, INSPQ) et signaler les incidents sont des actes citoyens qui renforcent la crédibilité des vapoteurs.
Comment la Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV) encadre-t-elle votre liberté ?
Tous les comportements que nous avons explorés convergent vers un seul point : la Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV). Cette législation fédérale est le cadre qui régit notre liberté de vapoter au Canada. Elle n’est pas figée ; c’est un document vivant, constamment amendé et réinterprété en fonction des données scientifiques, de la pression des lobbys, et surtout, de la perception publique. Comprendre que nos actions collectives influencent directement les futures versions de la LTPV est la prise de conscience la plus importante pour un vapoteur militant.
Chaque fois que des statistiques montrent une hausse du vapotage chez les jeunes, la pression monte pour durcir la LTPV. C’est ce qui a mené à l’une des réglementations les plus impactantes de ces dernières années. Depuis juillet 2021, le Règlement sur la concentration en nicotine dans les produits de vapotage, découlant de la LTPV, impose une concentration maximale de nicotine de 20 mg/mL. Cette mesure, visant à réduire l’attrait et le potentiel addictif pour les jeunes, a profondément changé le marché pour les vapoteurs adultes, en particulier les gros fumeurs qui avaient besoin de taux plus élevés pour leur transition.
Cet exemple montre que la loi n’est pas une abstraction. Elle a des conséquences directes sur les produits que nous pouvons acheter. La bonne nouvelle, c’est que ce processus n’est pas à sens unique. Santé Canada a l’obligation légale de mener des consultations publiques avant de modifier la réglementation. C’est à ce moment précis que le vapoteur peut passer de sujet passif à acteur engagé. Participer à ces consultations est le « vote » le plus formel et le plus direct que nous puissions exprimer.
Ignorer ces opportunités, c’est laisser le champ libre aux organisations qui militent pour des interdictions pures et simples. Préparer un mémoire structuré, basé sur son expérience personnelle mais aussi sur des faits et des données, est un acte démocratique puissant. C’est l’occasion de faire entendre la voix de la réduction des méfaits, de partager des témoignages de réussite et de proposer des solutions équilibrées.
Votre guide pour participer aux consultations publiques de Santé Canada
- Activez les alertes : Inscrivez-vous aux notifications de consultation sur le site de Santé Canada pour être informé dès qu’une nouvelle consultation est lancée.
- Préparez un mémoire structuré : Ne vous contentez pas d’une opinion. Structurez votre argumentaire avec votre expérience personnelle, des données factuelles (si possible) et des propositions concrètes.
- Respectez les délais : Les périodes de consultation sont généralement courtes (60-75 jours). Notez la date limite et soumettez votre mémoire à temps.
- Participez aux séances virtuelles : Quand Santé Canada organise des webinaires ou des séances de discussion, participez pour poser des questions et exprimer votre point de vue oralement.
- Suivez les résultats : Après la consultation, Santé Canada publie un résumé des commentaires reçus et les modifications proposées. Suivre ce processus permet de comprendre comment les décisions sont prises.
En définitive, l’avenir de la vape repose bien moins sur les épaules des politiciens que sur celles de chaque membre de notre communauté. Chaque geste, chaque choix, chaque interaction est une brique qui construit ou détruit la perception de la vape au Canada. Devenez un maillon fort, un ambassadeur conscient et un défenseur informé de la réduction des risques. C’est notre responsabilité collective, et notre meilleure chance de préserver cet outil essentiel.
Questions fréquentes sur le vapotage et la réglementation au Canada
Quels incidents doivent être signalés à Santé Canada?
Tout effet indésirable grave, défaillance du dispositif causant une blessure, produit contrefait suspecté, ou liquide ayant un goût/odeur inhabituel doit être signalé. Il s’agit d’un acte de pharmacovigilance essentiel pour la sécurité de tous.
Comment distinguer un effet secondaire normal d’un incident à rapporter?
Les symptômes liés au sevrage tabagique, comme l’irritabilité ou une toux temporaire lors du passage à la vape, sont considérés comme normaux. En revanche, des réactions allergiques sévères, des brûlures dues à un appareil, ou des symptômes respiratoires nouveaux et persistants sont des incidents qui doivent impérativement être signalés.
Quelles informations inclure dans le signalement?
Pour qu’un signalement soit efficace, il doit être le plus détaillé possible. Incluez la marque et le modèle du produit (dispositif et e-liquide), le numéro de lot si visible, le lieu et la date d’achat, une description précise de l’incident, et si possible, des preuves photographiques.